Nous aimons les puzzles Sindbad

mercredi 30 mai 2007

Sur le bord d'une fenêtre

Corps illisible dans un monotone jour
De secret en secret dans une lumière légère
Corps par petits pas à la grâce étrangère
À l’âge incertain

Au monde arrêté

Chair utile surgie d’un soir
Douceur d’un bras secoué pressé
Passé d’une ombre à l’autre
Mais seule sa vie compte

Parure de pâquerettes chargée de terre
Le jour de l’indifférence exacte
Le jour d’un frisson amer

Aimer à grelotter
Au seul bonheur d’une présence

……………………………….
qu’elle partage
jusque dans mon rêve
……………………………….

dimanche 20 mai 2007

Azilise

bijoux de bégonia
aux doigts
sitôt dorés

indifférente aux reflets
aux ronces
aux routes interminables

légèreté d’une gentiane
négligée
gênée de plaire

telle une éternelle tourmentée
étourdie d’un sirop
de camomille

toute nue
trempée de trèfles
frangée de chrysanthèmes
elle éparpille ses clématites
lassée de vivre

chaque jour plus posée
le soir dans son manteau
le temps d’un mystère révolu
elle est plus belle qu’un bouquet
de lycaste
de cattléya

……………..
ses orchidées
préférées
…………….

vendredi 18 mai 2007

Armelle sur l'île d'Arz

Vêtue de volatiles volubilis
Elle taquine de ses doigts un granit brûlant
En trempant ses joues dans une mer bouillante

Entièrement vêtue d’arôme de violette
Elle désire naître dans un flot de miel rose
En déchirant des morceaux d’algues

Elle dévoile un sein
Découpé dans une mousse céleste
Puis marche sur le Scorff

Le visage éclairé d’air pur
D’un printemps salé
Légère et libérée

……………………….
comme à son
premier jour
………………………..

samedi 12 mai 2007

Un matin sur les îles d'Er

Tout ton corps en mouvement
Ruine d'une nuit au milieu d'étranges buis
Traversés d'un vol de psylles que le matin déchire

En écartant de tranquilles feuilles
À la sève endormie
À la lèvre délivrée

Tu te dis belle
Au fil des jours

Et cette odeur de cytise dans ce cheveu
Où dansent mille syrphes lumineuses
Où chantent des myriades d'abeilles

Chaque jour plus belle
Le monde renouvelé
Une hymne quotidienne

Nue dans ton lit de lys
Une lycaste sur ton pied
Enflamme mon âme

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toi vivante
et moi vide
toujours invisible
.............

jeudi 10 mai 2007

Armelle sur l'île d'Hoëdic


Collier d'albâtre palpitant au cou
Tu t'accroches à des larmes de cailloux
Paupière remplie d'orage
Et chevelure de bris d'orange

Tu vis
Tu gardes le soleil pour toi
Sous ton corset de citron
Un feu à chaque coin du miroir

Douce vestale à la chair versinthe
Au front crépitant de fruits jeunes
Verveine sur le bord d'une lèvre
Tu t'évanouis

Tu t'évapores

…………………………………
et je garde
et te regarde
jusqu'à épuisement
…………………………………