Nous aimons les puzzles Sindbad

lundi 15 décembre 2008

La probabilité d’une perception contemplative rassurante


Des montagnes qui s’envolent des dais luxueux
Déserts invisibles à l’air pur renouvelé
Au centre d’un cours d’eau spontané
Et des cœurs remplis de milliers de rires

Du sable échappé d’une prison dorée
Tu dévoiles puis tu effaces
Le son d’un mot répété à l’infini
Et un manteau hybride sous un trône lumineux

Voix délivrées que tu apprivoises
Le jour d’une assemblée aux anges fuyants
Toutes les étreintes que tu provoques
Et qui immobilisent un rayon frissonnant

Sujet disparu devant un objet contemplant
Phénomène collectif sur un paysage hivernal
Nous traversons une mer submergeante
Et un feu embrasé et un ciel d’éclairs

Le décor palpitant d’une estrade au repos
La vision pacifiée d’un monde intermédiaire
Des événements intérieurs impartageables
Et un état d’allégresse profitable

aperception
visionnaire
un jeudi

…………………….
11 décembre
16 h 00
………………………

mardi 2 décembre 2008

Des chiwawas baignés de lumière vespérale

Canal de suie en plein feu cardinal
Un badge hexagonal sur un cou figuratif
Tous les phénomènes ignorés
Des reflets et des jeux nouveaux

Je garde en vain ton odeur d’électron
Eau et peau simultanément automnales
Et une fausse nuque de calcaire immobile
Le refus d’un propos clair
Sur la vie d’un citron évidé

La rive unifiée opulente et variée
La rive universelle violemment vide
Et une germination sur un océan indigne
Loin des forêts initiales de bambous

La température impériale
Ces saisons géologiques et botaniques
Qui font fuir tes aventuriers naturels
Les doigts trempés d’un or malsain

Une averse bouillante expulse de tardifs oiseleurs
Et la voilure des vaisseaux hydratés

Tu te mêles au jour et tu lis

langage chatoyant
de l’autre côté de l’élément

……………….
une expédition
mexicaine
……………….

samedi 15 novembre 2008

La mesure de la lumière soluble à Juan-les-Pins


Le jeu d’une lettre fidèle le soir

Pour un corps affirmé au bon moment
C’est le prestige des actes distribués


Le rythme des palmes bipartites
Et des couronnes monotones
D’un objet conscient allumé dans une maison
Ancienne


Son doigt fin heureux innocent
Sa tempe bruyante ignorante
Vivante


Le besoin de perdre des mains
Le besoin d’éclairer des yeux bourdonnants


Image involontaire qui se forme
Les promesses de tous les instruments aristés
Ni les rires inscrits ni les odeurs en équilibre
Ne cherchent les empreintes des cloches difformes


Mille némésies laciniées qu’elle multiplie
Pour le seul espoir d’allumer un iris rajeuni


Les vents dociles qui s’endorment dans ses cheveux
Le temps de l’enfance détruit de gel fécondant
Et les tendres vertus qui peupleront ses lendemains


…………
amélie
…………

vendredi 7 novembre 2008

La tête remplie de lysimaques coupantes


bloc pétrifié de lettres ternées
œil rivé aux écrans bicentenaires
et ton pouls battant aux temps mouillées
voici la voyelle qui dérange
voici ton espace insécable

las sanglots et les grimaces
malicieux
les claviers incendiés de lave
sous un tendon
douloureux

un opus cité plus haut
la source des fruits qui se glace
des petites capitales fraternelles
clouées dans une aveuglante ardoise

des dentelles oubliées
ton parfum répandu sur une chaise
des humeurs amarrées aux rideaux
mauvais miroirs

le visible désir d’orange
pareil à un chagrin offert
une envie de vautour solide
une envie de blanc de lait

coquilles bilobées dans des paraphes
la surprise des constructions démodées
en secouant des muscaris monstrueux
en corrigeant des cahiers hydratés

d’authentiques inspecteurs d’académies

siamois

………………..
le déclin
de ton
sommeil
………………

jeudi 30 octobre 2008

De jolis yeux céroïdes

Un masque pour tes phases lunaires
Un pectoral en guise de soleil
Vœux ignorés Vœux intérieurs
Veines fraîches décrochées des pyramides
Desséchées
Dans des jardins de véroniques maritimes

Une nuit tu brûles des anges trempés
Un feu aux fenêtres rouillées
Un cri purifié mêlé aux murmures

et une seule envie

t’envelopper
...........................

lundi 20 octobre 2008

Surprise à danser sur une table ronde

"Apparition du Saint Graal". BNF

Des rives vertes comme au temps des grands coquillages
Des pommes vertes que tu verses dans la foule
Les mains vives trempées de sève
Déchirées d’épines banales et inégales

Une boue futile gâchée de sang
Tous ces rires pressés que tu me laisses
Les grands vendredis involontaires

Rues bruyantes aux fenêtres idéales
La table ronde aux lourds chevaliers
Une plante roulée aux lèvres
Fumées absurdes d’ancolies charnues
Tu réveilles ainsi des femmes endormies

Ta ceinture aux merles mouillés
Tes initiales gravées aux doigts
Une hache teintée d’oxalides

et tu recherches le grand soleil
bouillonnante et baignée

............................
de devis divers
...........................
delphine
..........................

vendredi 17 octobre 2008

La douceur des ailes des mouches japonaises

Errante parmi des feuilles tremblantes
La tête et la niche en balance
À la faveur d’un fin de midi
Voici sa toilette fleurie

Le reflet d’un corps satisfait
Blessé blessant une arme fugitive
Sur un sentier laqué
Et appliquée à aimer
Entre toutes les encres

Vacillantes

La courbe de son visage
La boucle de son doigt
Sûre de séparer des vrais bijoux
Dans un marais boueux
Dans des cieux humides
Dans des cendres isolées

Vivre encore pour secouer des serrures
Et emporter ses bras croisés
Dans un voyage sans fin

inhabituelles secrètes et bleues
les amarantes de ses yeux
toujours

...............................
une rencontre
jeudi après-midi
...............................
rue saint-denis
..............................

mardi 14 octobre 2008

La théorie des lianes sauvages enfin expliquée


Voyez ses yeux ses mystères
Ces fractales sur la pelouse
Le marais les couleurs les cordes
Décolorées
Une première goutte
Interminable
Et ses sourires innombrables
Retrouvés en plein jour
…………………………………………
Univers unique
Un chat brûlant
Et son tricot tout noir
…………………………………………
Ses enfants gelés aux doigts lustrés
Son rubis rouge abandonné
Une chaise une cendre un cheval
Et son rêve intermittent
…………………………………………
Blessure immédiate d’une expression
Approchée
L’oubli d’un espace minuscule et ponctuel
Ses paumes de fraise et d’argile
Violemment délivrées
…………………………………………
Visage multiplié pour un jouet héraldique
Tendresse mutilée et vent de particules
…………………………………………

toutes ses ailes en place
et sa pensée dans la mienne
…………………
christine
…………………

samedi 11 octobre 2008

La poussière fécondante d’un coréopsis à feuilles radicales


feuilles palustres plus nues qu’odorantes
fond d’un chocolat ovoïde qui se gaufre
nous ne secouons que des touffes d’agathées
les yeux aveuglés de gais insectes

voici l’horizon qui s’éclaircit
tu ramènes des bougies sonores
et mille dômes aux images
précieuses

un besoin de hautes murailles
bouche déflorée et ivresse démesurée
sève au cou et serin
à la main

la chaleur intérieure dérègle une auréole
un premier cantique nocturne en équilibre
un parc limpide pour rêver sans pudeur
à un torse unique le sein délivré

l’eau abstraite qui gagne ton ventre
en une nuit toute la peau tourmentée
les plaintes les regards les frissons

tes pas dans le bruit des poussières
décor et des chairs
alourdis d’un seul désir

celui

de te contempler à l’infini
au matin pour les algues que tu portes
au soir pour les couronnes que tu ôtes

toute l’odeur du monde dès l’aurore
et le souvenir de ta poitrine tranquille
la présence de verveine sur un front sage
cou gelé pour des libellules errantes

un fragile bouquet de coréopsis
dans une couveuse
et je ne m’échapperai jamais
de ton visage digne

de ton corps désirable
que tu caches indéfiniment

………………………..
désespérément
………………………

mardi 7 octobre 2008

Effrayants cosaques dans une datcha partiellement hypothéquée

coupoles dorées et collines glacées
le silence des alphabets du premier jour
un mont aux moineaux empoisonnés
en rang de perles dans un œuf négligé

bocaux d’amandes marinées
et bouleaux nourris de chant
liturgique

tout ton visage vaporeux
qui se retire
un souvenir d’une relique
sauvée d’une pieuse
cité

sereine apaisée saillante
comme une prisonnière aux cheveux métalliques
couvre-toi de cendres impalpables

oiseau insensibilisé
gorgé de racines aromatiques
enlacées aux piliers enluminés de saints

voici une place rouge constellée de cônes visionnaires
ta chair douce qui manque
ton bracelet de roseaux qui manque

tu revêts enfin un cristal interminable

rue gorki
rue arbat

……………….
révolution
d’octobre
………………..

samedi 20 septembre 2008

Insecte crispé à prendre avec une petite pince


Lecture dispersée autour d’un astre utile
Tu découvres un sang abandonné
Dans ta maison préparée d’aster ignorées

Murs déchirés et pluie hésitante
Tes doigts en corymbe récompensés
Tes doigts crispés à un corset pittoresque

Voix amplifiée geste agité
Caprice passager entre deux iris
Impérissables

Des joues seules impénétrables
Une lèvre seule immaculée
Aux heures bénies caressantes

Union opaque ou incertaine
Des phrases solidaires
Des mangeurs de glumes

Ta vie à la saveur d’éther
Folie généreuse rendue aux fauves
Un lait tendre répandu sur du lin

Et des monstres dépliés qui ne brûlent plus

Qu’importe la blancheur de ton cou
Mes désirs s’enferment
Une page qui brûle
Une plaine qui rêve
Et qui fait mûrir un épi

…………..
après-midi
de miel
……………

vendredi 12 septembre 2008

septembre, milieu

des oiseaux imaginaires dans une grappe
et partout des baies brillantes en rideau déchiré

premiers feux dans un paradis fruitier
coquilles nourricières dans un feuillage
et pierres écarlates dans une mer élégante :
voici l’alisier

.............................

un corsage de cailloux liquides
récolte lumineuse de fruits en globules
dans un sang décoré de billes cassantes

c'est le cri des dernières abeilles mêlées de cils
qui vagabondent pommelées de baies
sur cet arbuste mellifère :
voici la symphorine

mardi 9 septembre 2008

septembre, début

le chant tortueux des balanins ridés
aux yeux protégés d’une cuirasse ciselée
les cheveux pourpres que des chatons bousculent
des involucres aux allures de papillons
et des coques ailées à la peau de reptile :
voici le noisetier

de l’ambre collée à des plumes craquantes
et une pluie d’ombrelles tranchantes un soir au vent
conifère chantant aux aiguilles grillées
nul labyrinthe dans ses rues aveuglantes
des tiroirs de branches roussies sans distinction :
voici le métaséquoia

samedi 6 septembre 2008

Une promesse de mousseline de cassis


Légère et couronnée dans une chemise ôtée
Cette précaution à teinter les ipomées
Pour trembler immaculée et rêveuse
Sur un lit d'ansérines ligotées

Des vêtements sacrés pour ne pas blesser
Les orobes pourprés qui disparaissent
Et toi qui règne
Délivrée

Autour d'un cou nouveau
Enfance achevée au mouvement maladroit
Une lointaine source inutile
Entre tes jambes comme un oiseau
Et tous tes doigts tachés de giroflée

Voix vivante qui répète
Des abeilles qui séparent ton lit
Et ta bouche immobile qui dessine
Des amarantes d'argile gelée

Sortir d'un songe

........................
pour une
perspective
d'un déjeuner
.........................

(au Dôme du Marais)

vendredi 5 septembre 2008

Pistache amère posée à l'envers


Alerte et étonnée pour un simple mot qui manque
Tu accroches de la glace à un cheveu acajou
Cherchant le poids d’une ortie lancinante
La tête remplie de mouches silencieuses

Découpe cet aiguillon de sauterelle
La chair décente aux dimensions éprouvées
Ton front peut se couvrir de racines salines

Et ta beauté ignorée peut s’étaler
Transparente comme une épée

……………
incendie
dans un
pistachier
…………..

mardi 2 septembre 2008

Des coquillages trempés d’un lait tiède


C’est une bague fondue dans un bain de chenilles
Chenilles pourpres inondées de plomb
C’est une branche insensible dans un gouffre aéré
………………………………………………
C’est pour une boîte d’amandes tiédies
Jetée dans un puits fané
Qu’elle porte ce collier afghan
De coquillages trempés de lait oublié
……………………………………………..
Elle se pare de palmes indécentes
Toujours éblouie effrontément
Et baignée d’aiguilles grillées
Sous des lumières parallèles
…………………………………………………
Un geste ouvert dès son retour de la mer
Vêtement satisfait couvert de plaisir
Un bras mouillé étrangement blanc
Et un sein plat enveloppé de raisin aigre

Voici que tombe la foudre étonnante
Avec hâte et chaleur précieuse

……………..
le souci
du retour
………………..

lundi 1 septembre 2008

Corylus cuivré dissimulé derrière un miroir mercurisé

pelure de cédrat sur une peau
peau d'étain parfumée dès l'aube
entre un doigt qui brûle
et cet horizon en flamme

écorce d'un bigaradier écarlate
soigneusement secouée
qui embaume ton peigne

et sortie d'un brasier d'oranges
sanguines
d'un jardin où mille sittelles jaillissent

et coiffée de noisettes éternelles
tu allumes les hellébores
une à une

sagesse de plomb brillant
souvent parée
assise

écrasée d'asters la bouche à l'ombre
aurore striée de crème verdâtre
fleurissante à toute heure
sur des murets énigmatiques
aux couleurs d'étoiles vert
chartreuse

finir de croiser les pulsatiles
à petits pas vers une racine unie
endurcie

et libérer une eau de noix
parmi la violette le murmure
le lilas et les fruits touffus

…………
sophie
en son
jardin
…………..

lundi 25 août 2008

août, fin

morceaux de charbon bleu aérien
dans un âtre éthéré
délaissé de ses corneilles
ce sont les débris d’un chapelet agglutinés
mystérieusement
c’est un nœud de mousse aux couleurs trompeuses
un astre pareil à du chardon des champs
cerné de feuilles dorées : voici la myrtille

des filles orangées réunies en perles au milieu d’épines
les seins sensibles au sel des liserons des bois
voyez cette flamme sarmenteuse secouée de mille drageons
voyez ce chaudron de corail à l’odeur d’herbes rôties
où flambent des fruits métalliques : voici le framboisier

lundi 11 août 2008

août, milieu

des veines de sang sur des vitres grenues
aiguilles nouées à de collantes guimauves
qui sonnent les heures comme des chants
des yeux globuleux comme une promesse
et du soleil grené à peine froid
là où ses fruits illuminent des robes
parcourues de gypse : voici le grenadier

chasse au sorbet coiffé de casseille
deux corbeilles de rosaires touffues et acides
sur un bout de langue tourmentée
des fruits ailés couronnés de mouches impériales
démesurément rondes accrochées à un lustre
de boules de neige au goût plutôt âcre :
voici le cassissier

vendredi 8 août 2008

Châtaignier en flamme sur une table en cire


Fileuse de lin mouillé sur une araignée
Par gorgées intelligentes sous les aiguilles
Brûlée de frissons opposés
Qui obscurcissent mes pensées

Dans les boutons de sa couronne
Douloureux mélanges de troupeaux
Et quelques oiseaux égarés
Couverts d'un iris en acier

Buste innocent orné de bois
De bois en croix

Un jardin ouvert sur une hêtraie bouillonnante
Espace en friche brouillé de vin interdit

Des mirages secoués d'insectes appliqués
Qui pourchassent son voile imaginaire

violence d'une voix

………………………
sophie
à l'arboretum
……………………….

vendredi 1 août 2008

août, début

arche violette lumineuse de lilas
orchestre voué à la couleur du velours
une liane métallique accrochée à un chrysomèle
espoir d’une ultime floraison en panicules
c’est une boule qui s’effondre
ignorante des ombres mauves et des tiges lascives :
voici le buddleia

lundi 21 juillet 2008

juillet, fin

des carillons qui gémissent à l’aube
au flot incessant des capricornes lunaires
pareilles à des aiguilles d’acier mêlées de suie
ou à des hoplites dans une soupe de romarin
et parmi des libellules revêches
voyez ces fleurs
comme des écouvillons : voici la grévillée

un régiment de scolytes aux aguets
une fillette à la robe froissée
derrière un buisson
une large feuille arrondie pour jouet
des roses à entonnoirs serrées le long d’une branche
et en récompense
une floraison sans épines : voici la lavatère

mardi 15 juillet 2008

Bruit de son vêtement sur un prunelier


Aux aguets agile et gourmande
Renard et lézard aux doigts

Pose cette goutte de glu
Porte cette gemme rebelle
Roule sous cette pluie roussie

Tu te coiffes d’hirondelles
La peau rassurante

Et tu te laisses chanter
À travers des îles ordinaires
À peine brillantes
Aux couleurs de coton

Autour du cou

Chargée de fumées indispensables
Tout en lissant des araignées frénétiques
Dans un crépuscule décoré
Tout en secouant des images décharnées

Petits chaussons de zinc vibrant
Couverts de mousse glacée
Tu te vêts au matin de riz coloré
Tour à tour impalpable et volatil

……………
anysia
……………..

jeudi 10 juillet 2008

juillet, milieu

crête d’oiseau au sommeil tourmenté
lamelles de sang coiffées de feu jaune
étamines vertueuses détachées d’un doigt de cristal
comme pour sauver un fruit couleur de phare
à l’abri ses bâtons ornés de limaille de verre :
voici le goyavier du brésil

fines dentelles parées de perles fraîches
timides sanglots dans un calme absolu
danses hardies où se débattent des plumes
c’est une histoire de désir
du vent et des mûres des mers
c’est une chevelure riche de moustiques légers
qui dévoile des gorgones cachées : voici le tamaris

mardi 8 juillet 2008

Soucieuse de pierreries tailladées


Avec un sirop de sable
Qui colle

Et un habit qui brûle un jour de suie

Des fruits de plein air
Aux heures féroces
D’un midi

Dans les lianes de son corset
Le temps se bat
Le miel se lustre

Tout un corps disparu
Derrière ce caillou

Il n’y a que neige mûre
Masquée d’une laine molle
Et des mots qui se répètent
En écho dans un faîteau

Harcèlement de lumière
Qui aiguillonne cette envie
Une maîtresse qui bâillonne
Timide coup de fouet
Chaud

Cette resplendissante
Dans un vêtement unique
Ni de mousse ni d’herbes grillées
Ni de tendres insectes
Nue pour un plaisir défendu

………………………
l’art d’agencer
son jardin
………………………..

mardi 1 juillet 2008

juillet, début

loin des ombrelles de soie
loin des houppettes odorantes
et des bouquets d’étamines aux tabliers des psylles
le ciel se couvre d’une chevelure de pollen
et nonchalantes et emplumées
les griffes sont panachées de soufre : voici l’albizia

des cheveux en guise de feuilles
les yeux lourds couleur de cuivre
au fond d’une boîte de fumée
face à un buisson d’oranges brûlantes
et son ombre de rouille lourde pareille
à une fille de verre de roche : voici le cotinus

vendredi 20 juin 2008

juin, fin

sur des cailloux on a semé des chiffons
chiffons de soie à la vie éphémère
mais sans cesse renouvelée
au jardin naissant
taches cramoisies coulant sur une allée
autant de sagesse pour orner un buisson ardent : voici le ciste

enchevêtrement de doigts gourmands
et odorants
éclat de blanc
éclat de crème aromatique
des écailles audacieuses se déchirent sans remords
et le ciel peut attendre : voici la myrte

lundi 16 juin 2008

Cueilleuse de sommeil disparu


rivière plate à l’heure des bains invisibles
qui colle aux vitres inutiles
là où la nuit s’infiltre
prisonnière d’une boue embaumée

bec parfait au crépuscule venteux
buste parfait un bref instant
et de grands bavardages
aux fenêtres bousculées de sommeil

à manger des nuages fatigués
d’un pays aux fruits dangereux
où les mots se noient dans du vent
à décrire des murs de bruits
et enfin couverte d’un glu immangeable

elle

pour des bouquets d’érables ardents
là où des moustiques s’ennuient
sur un bras fardé de lin froid
un besoin d’été simple

seulement

vêtue d’un verre clair
d’une hermine à miroir
et d’une bague dominicale

……………………………
retour de voyage
…………………………..

mardi 10 juin 2008

juin, milieu

un corsaire caché derrière chaque corolle
jaune et nue pour éblouir des yeux vagabonds
dans ces cieux inachevés exagérés d’odeurs découpées
une ressemblance profonde avec des navires hâtifs
vif coloris au feu parfumé et à la cendre violente
nuit immense et fruitée : voici l’azalée pontique

œuvre achevée et herbe enivrante du soir
entre l’été et l’avalanche des liqueurs
des rameaux affolés retournent au bain
des fleurs campanulées recherchent la vie
frémissantes de leur coquetterie
vêtues de flammes et de soleil : voici le philadelphus

lundi 2 juin 2008

juin, début

de l’ivoire en poudre sur une chevelure persistante
pluie de poivre et de cannelle
brisant le mur de sa seule odeur
parfaite entente du rêve et du sable
pour tromper d’un cri une pendule en miettes : voici le drimys

araignée en pâmoison pour une odeur de camphre
paupière veloutée au goût de fruit salé
tous les oiseaux de glaise grésillent dans ses bois dangereux
devant ce miroir aux moucherons : voici le calycanthe

mardi 27 mai 2008

Sa vie

Ombelles d’alliums qui fondent sous les draps
Ventre humide qu’on imagine de miel
Pour d’immenses champs d’hellébores
Qu’elle brûle habillée de bulbes

Cette femme que j’espérais glacée
Trempe son vin léger de feuilles grillées

Son tissu décoratif aux odeurs de falaises
Se fane dans d’immenses cryptes sacrées
Où se balancent des prêles mortelles

C’est sa vie

Sans souci du désir des ombres
Sans songer à plaire aux hommes
Désertée par les lupins
Mais auréolée pour l’éternité

Entre deux livres vertueux sauvés d’une tempête
Qu’elle conserve dans une mousse de capucine
Ce sont ses mains qui redonnent la vie
Aux digitales endormies

Il y a longtemps que d’inoffensives chenilles
Recouvrent ses seins gourmands
Il y a longtemps qu’elle déraisonne mon sommeil
À vivre à vif couronnée de roses pures
Roussie rougie indifférente aux rêves odorants
Mais riche de mots fiévreux

et

…………
je ne l’ai
jamais
vue que
couverte
d’icônes
…………..

jeudi 22 mai 2008

mai, fin

éperon dans un demi-jour où un écho répond à l’intérieur d’une mansarde d’un bleu pur au milieu de la rocaille humifère où roses de verre et mousses s’illuminent : voici le corydalis

chapeau d’étoiles énigmatiques en courbe elliptique sorti d’un moule mécanique entre des fleurs sucrées et une hampe en plâtre d’un papillon violent à la recherche d’une chandelle ornementale : voici le lys queue-de-renard

vendredi 16 mai 2008

Sa chemise orange


Frais arbustes cachés sous des chenilles veloutées
Toujours à la même marée
Qui éteint les lampes du marronnier

Vêtement de pivoines immobiles
Foncé froissé au parfum vigoureux
Au plus près des mouches de son corset

Un à un des sagittaires qui s’échappent
Un à un des cheveux nonchalants qui s’envolent
Pour de longs instants hors de vue

Sous les plis des fritillaires que la chaleur accable
Sur les manches l’empreinte des coréopsis lumineux
Et elle offre aux hommes son passionnaire du jour

…………………..
toujours
vêtue de
fruits
…………………..

lundi 12 mai 2008

mai, milieu

tantôt curieuse sur un muret
tantôt coquine sur un tapis
teintée de pourpre
tintant ses clochettes à qui veut bien l'entendre : voici la campanule

léger à l'oreille
élégant dans son élément
mille bruits dans ses fleurs sans cesse identiques
sans cesse désintéressées contrairement aux fritillaires : voici le myosotis

samedi 10 mai 2008

mai, début

pluie d'or
grappes suffocantes de citron chaud
alliance rapide d'un chrysope et d'un frelon
lambeaux de peaux à l'odeur d'un lézard à l'aurore : voici le cytise

colorée de sang mauve
pareille à une nymphe transparente ou à une colérique gorgone
capable de grimper à la tête
capable de tordre un bras valide
mais généreuse de parfum capiteux pour celui qui passe à proximité : voici la glycine

mardi 6 mai 2008

Sa coiffure

L’éclat d’un sourire en myrtille qui tache mon doigt
S’évanouit parmi des odeurs d’acajou
Fondues sur une coquille de papier

Et c’est le temps qui s’ouvre sur sa chair légère
Et c’est la poudre chaude avant un bain de roses
Un rideau d’azur un îlot d’étain
Un navire sur un cheveu qui retrouve son éclair
Et qui va de ruche en ruche découper un fruit

Loin des cendres
Ravagées de feuilles émiettées
Loin des lampes
Coiffées de foudre délicate

et le sang sur son visage
et la glace sur mes yeux

.........................
ravivent tout
........................

vendredi 2 mai 2008

Soizic à Brest


Sur un coquillier rouge rempli d'agapanthes
Le long d'une rade illuminée d'insectes
Voici ses doigts clairs couvert d'abeilles

Et sur un gréement accroché à un orage glacé
Sa chair semble attachée à des oiseaux enflammés

Une mer qui entre en ville et qui multiplie sa voix
Qui brise un tonnerre au sommeil léger
Plus qu'un regard de porcelaine un visage qui écorche
Et des cheveux tenus par un phare

Fuyante à jamais née d'une rafale de vent dépouillé
Née dans la paume d'une vague sans rivage
Ici un jardin de bruyères sous un moulin à marées
Là un pont suspendu sur des berges de dentelles
Montagnes noires au grand air marin
Sa tête que de longs bambous inondent
Ses mains de noisettes gantées de granit

m'ont affolé le jour où je l'ai vue

.......................................................................
en souvenir de ses yeux grésillants de feu
en souvenir des bateaux accrochés à son cou
un matin au quartier saint-martin
............................................................................

lundi 28 avril 2008

Dernier jour en Istrie

(image Guide-Voyage.info, merci)

Jour de cire jour de grande caresse

Tige solitaire fardée de poussière ocre
Même les animaux immatériels luttent
Pour la cendre des bateaux

Parmi les branches aux fourmis dégagées
L’horizon incertain disperse des larmes brunes
Voici le dernier jour bavard qui se voile
Au milieu des plaintes des coqs au cou de cristal

Dorénavant
Tout nous mène aux longues soirées ternes
Absence des îlots aux échos dérangés

Tout ce que j’ai dit est ici
Face aux pistils meurtris de ronces
Face aux sanglots répétés des merles
Dans tout ce qui reste des rêves

de ce pays pour iris
comme emblème

………………..
à bien chercher
c’est un jour à
l’odeur de pierres
…………………

Sur la mer


Des chardons pleins les poches et la tête remplie de fumée
Voici l’onde
L’esprit coiffé des restes d’écume
Et des doigts trempés de pomme rouge
Pour des récits où goyavier et cédratier se mêlent
Elle s’enthousiasme des couleurs du soir
Les tympans crevés de roseaux tropicaux

Nos ombres s’enflamment au moindre geste
Au moindre regard
Oubliées des astres un instant
Un visage de petit matin et un nez irisé de miettes de soleil
Indifférente aux champs de pavots sur son cou
Elle mélange les lettres les plumes
Elle marche sur des mots volatils au gré des horloges en papier

Torrents de bonté inépuisable tantôt tourment
Tantôt bouquet de sauterelles grésillantes

à la clarté d’un ciel de cire
où elle laisse ses empreintes de flamme

…………..
nelly
à dix mille pieds
au dessus des mers
………………

(Nelly, restons en contact…)

samedi 26 avril 2008

Pazin


Vingt mille papillons dans un gouffre
Devant des idoles tranquilles
Parmi des mers invisibles

Voici sa bouche qui souffre
Et des larmes inutiles
Dans un voyage souterrain

Pour des grillons sourds
Et des oiseaux de passage

…………….
pazin, istrie
pour son gouffre
et son festival
jules verne
………………

ce clavier glagolitique est vraiment surprenant
pas moyen de placer des accents
voici quelques polices typographiques au hasard du clavier :

Prezime Pažin porijeklom je iz istočne Hercegovine,
točnije iz Glumine u kraju Dubrave,
gdje. se to prezime prvi put spominje 1731
……………………..

Rovinj

Beffroi pareil à du satin figé
Que personne ne brûle le soir tombé
Fenêtre saupoudrée de plumes au repos
Gémissante à la ruelle violette


Port fiévreux séparé de la terre
Des îles trempées de mousse brisée
Et cette sérénité absolue d’une rive ambrée
Autour de son bracelet interminable

Elle s’était levée à rebours
Étincelante de coquelicots mous
Au loin ses yeux noyés de mer
Où j’ai vu naître une forêt de cyprès

d’une femme
sans âge

……………..
soizic à rovinj
en istrie
un matin
………………

lundi 21 avril 2008

Banjole


Murailles de merles dans une pinède
Nudité turquoise de la mer et du sable
Une pluie d'îlots de la fenêtre ouverte
Et des lampes insaisissables d'un autre monde

Femme au coeur de calcaire qui dit l'heure
Des genêts au cou et le doigt dans un brasier
Même la nuit elle voit les haies les bêtes
Les fêtes les fruits mûrs et la sève

Au loin l'orage marin
Ici une pluie de pins
Entre la figue et le lis

Au soir une verveine bouillonnante
J'imagine des éclats d'aubépines
Sur des venelles pavées accablées de soleil

seule ombre au tableau
aujourd'hui il pleut
et pour tout couronner
pas facile de trouver
les lettres accentuées sur ce clavier
sxtokavien, kajkavien et cxakavien (les diverses langues croates)

....................................
à banjole
istrie
45°N, 14°E
.....................................




vendredi 18 avril 2008

Pula


Une pinède comme une dentelle brisée
Un bain de galets et de miel
Des jours bercés de silence profond
Où donc sont passés le rouge des mers
Les arènes enrobées de dards de sauterelles
Le chant des feuilles noyées de vent
L'alphabet des plages couleur de sang

A midi des lézards nus parés de miroirs
A minuit des nuées de sirènes sur des bambous
L'essentiel est une chaleur ocre
Ardente vie loin de la vigne des terres

Dalle de mosaïques sous un ciels d'aigles
Et d'abeilles
Croupissante en cachette
Un jour de paille dans un port odorant

...............................
aux alentours de pula
istrie
45° N, 14° E
..............................

Istrie

Buje, Buzet, Besec, Brest, Nresttova, Barbariga, Barban
Hum
Krk
Rovinj, Rijaka, Susajevica
Fazana
Marcana
Grozajan, Opatija, Vrsar, Valalta
Zminj et les autres

...................................
en Istrie pour dix jours
.....................................

jeudi 10 avril 2008

Vanessa


Des doigts pareils à des citrons
Posés sur un lit d’oiseaux de mer
Qu’elle fait rouler sur un chariot de fer
Embaumée comme une douce moisson
Innocente chair aux reflets de lézard
Femme nouvelle oubliée des loups
Statue de sang odorant jetée au puits
Semblable à une roche tendue
Bras nu offert aux rêves immobiles
Céramique et papier mêlés au matin
Aux quatre fils transparents
Moitié de fête moitié d’image
Fardée de cendre et d’un rire d’argile
Pour arrêter midi et le vent fin
Pour arrêter mille instants

…………………
le temps de
se connaître
davantage
…………………

mardi 8 avril 2008

Parfum de Carnac


Des pierres dressées sur leur nid
À perte de vue comme des épis
Des phares sur l'herbe
Des feux dès l'aube trempée

Il y a ce chemin d'ardoise ciselé derrière une clairière
Cette fièvre lointaine partagée à chaque moment
Le fruit d'un diamant aiguisé d'écailles de lézard

Nous avons caressé tant de marées lumineuses
Un instant de notre vie

Un chemin d'agate comme une promesse inconnue
Pour fuir l'écume endormie que tu possèdes
Toujours masquée d'une dentelle de chair
Vive et déshabillée dans ton sommeil
Une pure merveille condamnée


Voyez ses seins promis à un bain de pavot
Voyez sa robe ardente émaillée de plomb
À l'annonce d'un printemps de parfum
Partagé par touffes aux océans troublés

Qu'elle voit naître de son lit

..............................................
affamée d'amour
et
parfumée de pierres brûlantes
...................................................

lundi 7 avril 2008

La vallée de l’Yvette

(la vallée de l'Yvette sans doute en été, image offerte par Wikipédia)

C’est un sentier magnifique de calme et de recueillement que j’ai découvert par hasard ce samedi en soirée. J’avais été invité par Monique qui se produit comme soprano dans l’ensemble vocal Mélisande (une quarantaine de choristes amateurs) créé à Versailles. Habituellement cet ensemble se donne à Versailles ou dans les églises des Yvelines mais par un concours de circonstance inhabituel (sans doute par la présence du chœur Josquin-des-Prés de Villebon dirigé par Jean-Yves Malmasson), il avait été programmé à Palaiseau-Villebon, c’est-à-dire non loin de chez moi. J’avais donc décidé de me rendre à pied d’Antony jusqu’à Massy-Verrières en passant par la coulée verte (environ une demi-heure) puis le train de Massy-Verrières à Palaiseau-Villebon.
Les noms des rues de Palaiseau-Villebon, c’est tout un poème : chemin du Haut-de-Paradis, rue du Grand-Dôme, rue du Moulin-de-la-Planche, chemin de la Grande-Pièce, chemin du Bas-des-Beaumont, chemin de la Fontaine-de-Fer, avenue du Groënland et avenue de l’Oural…mais en arrivant à la salle Jacques-Brel, je me suis aperçu que je n’avais amené ni papiers ni portefeuille et que j’avais tout juste 8 euros en poche (avec lesquels j’avais déjà payé mon train)…je n’avais donc pas assez pour payer le concert qui portait sur les... « Chants du Destin » ! Mon destin était donc de rebrousser chemin. Et c’est là que, par hasard, en prenant la rue du Parc-à-Foulons que je découvre le chemin des Foulons et la Promenade de l’Yvette.

C’est un sentier calme et bucolique que j’ai parcouru rapidement puisque la nuit commençait à tomber. De nombreux canards somnolaient déjà sur une berge tandis que sur l’autre rive un chat guettait une poule d’eau qui profitait encore des dernières lueurs du soleil pour picorer quelques têtards. De nombreux bancs disposés le long du parcours permettent de profiter pleinement des paysages traversés. Longtemps j’ai écouté le bruit de l’eau au bassin de retenue installé au moulin de la Planche et j’ai cru comprendre que l'Yvette est une rivière pas très abondante, mais irrégulière et les bassins ont été aménagés de façon à limiter les conséquences des crues provoquées par des pluies exceptionnelles et surtout en ce moment, par la fonte des neige (quoiqu’il a bien neigé aujourd’hui en région parisienne, un 7 avril !).

La pluie avait gâché toute cette journée de samedi, et c’est seulement en début de soirée qu’elle s’est arrêtée, de même que le vent était tombé. Le fond de l’air était donc, certes un peu frais, mais très pur et rempli de senteurs du printemps. Mais comme la nuit est vite tombée, un peu comme sous les tropiques, j’ai dû rebrousser chemin en me promettant de m’y rendre à nouveau, mais cette fois à vélo et en plein jour !

Merci tout de même chère Monique de cette invitation et rendez-vous une prochaine fois pour « les Chants de l’Espoir » ce coup ci !

jeudi 6 mars 2008

Auray, un matin


Cette ondée dans tes yeux
Parmi tant de feux
Une récolte de rosée
Récolte d'une nuit
Qui fuit au petit matin

Tendre chair de lavande
Au chevet d’un lit de lande
De pierre, de perle, de plume
Pour ton corps délicat
Fruit de l’aube si parfait

Entre ton regard d’enfant
Entre ton sourire désarmant
Entre cette marée paresseuse
Cette chevelure dans ce drap
Ton corps pour toute une vie

ton corps pour toute ma vie

……………………………….
je désire te voir
te voir naître
tous les matins
……………………………….

lundi 3 mars 2008

À Sainte-Anne-d'Auray


Éclat de joie sur une joue de soie
Tu ris d’être plus belle qu’une perle
Tu ris d’être fête en toute saison
Vivante de feu pleine de chair vive

Ta force c’est ton fruit immaculé
Ta foi crépite dans cette crypte
Où des larmes lacérées de lueurs
Sans douleurs sans couleurs
Traversent des icônes par milliers

Et tu écris avec du vent
De ton sourire de chat
Et le matin revient
Il revient toujours

pour commencer un rêve de jour

……………..
à auray
……………..

mardi 29 janvier 2008

Rue de Prony


Voici une rue qui me rappelle mes années de lycée, nous avions 16/17 ans, je la raccompagnais au boulevard de Courcelles où elle habitait (moi j'étais rue de Sablonville à la limite de Neuilly-sur-Seine) et on passait par cette rue de Prony qui s'ouvre au nord sur le parc Monceau où on allait se promener les samedis. Elle était jolie et sentait toujours le propre. Nous nous sommes perdus de vue depuis fort longtemps maintenant…

Des années plus tard, c'est par hasard que j'ouvre le dossier de carrière de Prony. Il est né à Chamelet (dont une rue porte son nom) dans le Rhône, le 22 juillet 1755, et décède à Asnières le 29 juillet 1839. Gaspard Clair François Marie Riche de Prony, est ingénieur de l'École des Ponts et Chaussées. Son dossier est dans F/14/2304/2, il contient 136 pièces dont un imprimé qui résume tous ses travaux et son parcours professionnel (on lui a également accordé la Légion d'honneur le 5 août 1814, chevalier, d'officier et de commandeur, les dossiers sont en LH/2232/37 et LH/2324/45, il devient ensuite baron et pair de France). On y apprend qu'il développa un mécanisme pour la machine à vapeur appelé frein de Prony destinée à fournir de l'eau aux quartiers de la rive gauche de Paris.

On trouve aussi quelques pièces dans F/14/2153 mais uniquement sur le cadastre dont il devient directeur entre 1791 et 1797 (c'est lui qui en pose les bases de ce cadastre comme moyen d'asseoir l'impôt foncier).

Voilà. Comme quoi une simple plaque de rue et des archives font souvent ressurgir d'agréables souvenirs de fleurette…

lundi 28 janvier 2008

Les tours de Notre-Dame


Je passe presque tous les matins devant ce monument (depuis 1989 !) sans songer un seul jour à visiter ses tours hautes de 70 mètres et au sommet de laquelle on peut découvrir une vue panoramique unique du Paris-Centre. C'est chose faite depuis ce samedi. Profitant de l'heure matinale, de la douceur printanière de janvier, du soleil et du peu d'affluence, j'ai donc grimpé les 400 marches à vis pour la galerie des chimères au 1er étage (il y a trois étages distincts encadrés chacune par deux grandes tours quadrangulaires). Puis par un autre petit escalier, en vis aussi, on peut apercevoir Emmanuel : le fameux bourdon de plusieurs tonnes. C'est la plus vieille cloche de Notre-Dame, elle date de 1631 mais refondue depuis.

Je passe sur les animaux fantastiques perchés sur les tours, on en déjà fait des tartines, y compris pour celle de la célèbre stryge, littéralement "oiseau de nuit" qui s'en prenne essentiellement aux nouveau-nés en leur suçant le sang ou en les enlevant de leurs serres crochues...tout un programme.

Un beau panorama s'offre enfin tout au sommet de la tour, l'église Saint-Séverin, Saint-Supice, la Sainte-Chapelle, l'Hôtel-Dieu, le Petit-Pont, le pont Saint-Michel, la Préfecture de Police, tous les quais (Montebello, Saint-Michel, etc.), tout y passe !

À voir donc.

samedi 5 janvier 2008

Sophie à l'Aber-Wrac'h


Doigts tremblants à l'ombre d'un ouragan
Pour dévaster un cœur en hiver
Pour remplir un cœur de vagues
Pour jurer d'une promesse en janvier
Et déchirer un ciel de libellules

Pour fuir ses yeux tranquilles
Pour éteindre les feux de ses joues
Par brassées dévorantes
Pour semer son parfum vert
Et étaler son ombre chaude


mais
se contenter

………………
de son écho
seul
…………….....