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mercredi 31 janvier 2007

Le sentier de la Bièvre

D’après le dictionnaire analogique de F. Suzzarini, «marcher» signifie «action d’avancer d’un lieu à un autre par le mouvement progressif des jambes» et a pour termes connexes : aller, arpenter, avancer, cheminer, circuler, clopiner, errer, flâner, fonctionner, parcourir, passer, patauger, piétiner, progresser, rôder, rouler, tourner, trotter, vadrouiller, vagabonder, venir, voyager…bref que de jolis mots agréables à entendre.

Jusqu’au mois de mars, je suis en RTT tous les lundis et j'en profite pour faire des ballades monstres. Une chose que Rosa m’a laissé en héritage est la découverte du «sentier de la Bièvre» que nous avions arpenté un dimanche matin durant 4 à 5 heures !

La promenade du sentier de la Bièvre, c’est une vingtaine de kilomètres d’aménagements sur 45 ha de trames vertes d’après le site officiel du syndicat intercommunal pour l’assainissement de la vallée de la Bièvre. Cette promenade à la découverte de la Bièvre ainsi que sur l’histoire de la vallée et de son patrimoine lié à l’eau est grisante. La Bièvre prend sa source à Bouviers, près de Guyancourt dans les Yvelines, et se jette dans la Seine (mais qui le sait ?), dont elle est le seul affluent à Paris. Limité à petit cours d'eau d’à peine quelques mètres en amont d'Antony, la Bièvre est canalisée, puis couverte dès son entrée à Paris, depuis que tanneurs et teinturiers notamment en avaient fait un cloaque (aujourd’hui, comme vous le savez sûrement, elle ne coule plus guère à Paris qu’emprisonnée dans des canalisations entre Antony et la gare d'Austerlitz).

De nombreux moulins et lavoirs sillonnent aujourd’hui la Bièvre en partant de l’amont vers l’aval. Les panneaux indicateurs «Sentier de la Bièvre» sont conçus comme un fil conducteur qui permettent aux promeneurs d’accéder à ce sentier magnifique de calme et de recueillement, surtout les lundis matins. Les nombreux bancs disposés le long du parcours permettent de profiter pleinement des paysages traversés. Allez-y ! vous ne le regretterez sûrement pas !

vendredi 26 janvier 2007

Chapitre un


Charmante bohème
Au vêtement de frêle guêpe
Toujours au rayon des prêts
Sans trêve du coucher au lever

Un livre aux couleurs de rizière
Une vitre voilée de luzerne
Sur un front où danse une rivière
D’immenses asters

Elle sème des mots à chaque pas
Sur un tapis de myrrhis
Des alphabets aux doigts
Elle change de chapitre

Dans un sourire angevin

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la femme
papier
………………………..
de la rue labrousse
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mardi 23 janvier 2007

Entre Ploumanach et Penhoët


rocher en équilibre sur un cheveu
parmi une pellicule de galets
éclaboussés de lumière

dentelle ruisselante au corps
entre genêts et fougères
le ciel est de gros grain



un brasier silencieux
sur une marée paresseuse
d’un bras de mer égaré

la mer disperse les cendres de granit
dans une illusoire clarté
d’une crypte boisée
à l’odeur têtue de mousse

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armor, armorique
…………………

vendredi 19 janvier 2007

Armelle sur l'île d'Houat

Ses bras sont des ruisseaux
Où coulent dauphinelles des mers
Et sagittaires

Elle s’accroche aux remous
D’une vague à l’odeur de perle
Et disparaît sous une moisson
De tamaris
Câline et libérée

Sur sa dentelle de blé rose
Une dernière fleur de buis
Une dernière goutte de pluie
D’une nuit sauvage

Naïve sur la plage
Mille droseras sous les bras
Un instant sous un écho
Un instant sur une ombre

Nue et solitaire
Comme une chaleur
Comme une marée capricieuse

Femme de grande lumière

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elle porte une vie
elle apporte la vie
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lundi 15 janvier 2007

Petits froissements matinaux



Une image drapée de lumière
Qui dissipe une nuit diluée
Qu’il est doux cet instant
Ce froissement délicat
Cet éclat de soleil sur ce drap
Cette main qui laisse tout découvrir
J’ai tant à chercher dans
Tes yeux verts

Ici tu respires
Tu secoues ta chevelure
Ailleurs tu désires la vie
Tu traverses le miroir
Je te parle à travers ton image
Je te parle à travers ta lumière
Tu surgis tu disparais
Tel un nuage

Immense bonheur
Murmuré au petit jour
D’un sommeil enfoui sous un drap
D’une ivresse d’un songe écrasé
Sur ton corps de plaisir
Sur ton corps secoué de désir
Toujours entouré de souffle

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à toi la vie
à moi l’envie
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vendredi 12 janvier 2007

Pluie à Paris

L’air se reflète. La pluie se répète. Goutte froissée. Murmure. Les mots remuent, le vent susurre. Extraire une couleur de sa gangue de poussières moites entre silence illisible et lumière déchirée. La mer voyage. L’écume s’embaume de vigne. Les mots inusités s’acharnent contre l’ombre des arbres. Des lettres dépossédées perlent aux branches. Le vent s’est levé. Un cri délivré.
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ailleurs
il fait pourtant
beau
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mercredi 10 janvier 2007

Armelle au grand jour


Sur la nef de ses joues
Les bords des lampes au vent
Cailloux aux lèvres nouées
Du fruit de la physalis

Seins lourds au grand jour
Touchés de la grâce pure
Dévorés d’une étrange chair
Mystérieux insectes cendrés

Il lui faut s’envoler
Partager le sable
Aux derniers oiseaux imprudents
Montrer le cœur

Distribuer ses images
Traverser les verrières
Où coule le vin épais
D’un doux janvier

Tout ceci est dehors
Pour un seul jour à vivre

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un après-midi
au grand-palais
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mardi 9 janvier 2007

Hiver à Paris

Hiver collé au ciel. Des promeneurs. Il manque une minute à l’horloge. Par instants, on flaire le vent, on frôle le temps. Au bord des quais, ignorés des bruines, des perce-neiges. En janvier. Parure de printemps, le réverbère de l’île compte les miroirs des lucioles. L’air ruisselle. Encre, mots blancs, le vent goûte le sel. Des marcheurs. Le ciel colle.
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quinze degrés
celsius
un dix janvier
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jeudi 4 janvier 2007

Armelle

Il était une jolie reine
Qui sur son vêtement de papier
De papier radieux
Transcrivait des mots mélodieux

Et dans la crypte où elle habite
Remplie de poussière tiède
Des anges par milliers
Traversaient ses yeux de raisin

mardi 2 janvier 2007

Martine

Des bocaux remplis de vie
Où chantent prunelles
Girembelles et mirabelles
Une robe légère
Caressée de papillons de goyaviers

Une marmite éclatante
D’amélanches
Sous un soleil évadé d’une forêt
D’asimine d’acérola d’orangine
Son aile transpire

À l’ombre de ses mines
Coulent des fleuves d’airelles d’aronia
À l’ombre des moulins
Une infinité de parfums défendus

Le soir elle danse sur une fumée
Traverse son île peuplée de passiflores
Et se poudre de mandarine

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merci de ta délicieuse
confiture de mirabelles
chère martine
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Fabienne

Des images entre chaque doigt
Derrière des mappemondes de soie
Un cœur entre chaque rayonnage
Sous des vagues de papiers
Chapitre un chapitre deux

C’est une femme qui passe l’été
Une ellébore pour emblème
Sur le bord des lèvres
La sirène a son arène
Donneuse de bonne nouvelle

À chaque préface
Tantôt sagace tantôt fugace
Pleine d’audace pour les visiteurs
Porteuse de silence limpide
Entre ardoise et craie

Derrière son pupitre de garance

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jolie
prêteuse
de vie
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