Nous aimons les puzzles Sindbad

vendredi 20 juin 2008

juin, fin

sur des cailloux on a semé des chiffons
chiffons de soie à la vie éphémère
mais sans cesse renouvelée
au jardin naissant
taches cramoisies coulant sur une allée
autant de sagesse pour orner un buisson ardent : voici le ciste

enchevêtrement de doigts gourmands
et odorants
éclat de blanc
éclat de crème aromatique
des écailles audacieuses se déchirent sans remords
et le ciel peut attendre : voici la myrte

lundi 16 juin 2008

Cueilleuse de sommeil disparu


rivière plate à l’heure des bains invisibles
qui colle aux vitres inutiles
là où la nuit s’infiltre
prisonnière d’une boue embaumée

bec parfait au crépuscule venteux
buste parfait un bref instant
et de grands bavardages
aux fenêtres bousculées de sommeil

à manger des nuages fatigués
d’un pays aux fruits dangereux
où les mots se noient dans du vent
à décrire des murs de bruits
et enfin couverte d’un glu immangeable

elle

pour des bouquets d’érables ardents
là où des moustiques s’ennuient
sur un bras fardé de lin froid
un besoin d’été simple

seulement

vêtue d’un verre clair
d’une hermine à miroir
et d’une bague dominicale

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retour de voyage
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mardi 10 juin 2008

juin, milieu

un corsaire caché derrière chaque corolle
jaune et nue pour éblouir des yeux vagabonds
dans ces cieux inachevés exagérés d’odeurs découpées
une ressemblance profonde avec des navires hâtifs
vif coloris au feu parfumé et à la cendre violente
nuit immense et fruitée : voici l’azalée pontique

œuvre achevée et herbe enivrante du soir
entre l’été et l’avalanche des liqueurs
des rameaux affolés retournent au bain
des fleurs campanulées recherchent la vie
frémissantes de leur coquetterie
vêtues de flammes et de soleil : voici le philadelphus

lundi 2 juin 2008

juin, début

de l’ivoire en poudre sur une chevelure persistante
pluie de poivre et de cannelle
brisant le mur de sa seule odeur
parfaite entente du rêve et du sable
pour tromper d’un cri une pendule en miettes : voici le drimys

araignée en pâmoison pour une odeur de camphre
paupière veloutée au goût de fruit salé
tous les oiseaux de glaise grésillent dans ses bois dangereux
devant ce miroir aux moucherons : voici le calycanthe