Nous aimons les puzzles Sindbad

lundi 30 juillet 2007

Marianne

Des pierres perdues sur une peau
Un pied qui se pend dans le vide
Bouquet utile sur toute la chair
Éclaboussures de soleil sur un bras

Elle se hisse sur son houx

Mille rimes sous ses doigts
De phare en phare aux éclats blancs
À l'ombre des écluses de demain
Juchée sur une péniche de pacanier

Du jasmin aux yeux

Une viole au vent

et du vent
autour du cou

lundi 23 juillet 2007

Rue des Archives

(début du XXe siècle)

C'est vers 1700, en quittant leur maison de la place Royale (aujourd'hui place des Vosges) que la princesse de Soubise décida avec son époux, de transformer l'hôtel de Soubise en un somptueux palais. On choisit Pierre-Alexis Delamair comme architecte et la construction commença en 1704. Un arrêt du Conseil du roi d'avril 1705 autorise le prince à remplacer la fontaine publique située à l'angle des rues du Chaume (aujourd'hui rue des Francs-Bourgeois) et de Paradis (aujourd'hui rue des Archives) par un simple regard d'eau.

(début du XIXe siècle)

L'édicule existe encore (on le voit sur les deux photographies), il porte l'inscription suivante : Anno MDCCVI. Ut daret hunc populo fontem certabat uterque : Subisius posuit moenia, praetor aquas autrement dit "Année 1706. On a rivalisé pour offrir cette fontaine à la population : Soubise a construit l'édifice et les édiles ont fourni l'eau". Le prince décida aussi d'élargir la rue et d'aménager une demi-lune devant son entrée.

Dans un prochain billet on verra en quelle année furent exécutées les Quatre saisons qui ornent le premier étage de l'hôtel de Soubise.

Allée des Cordiers

Noyée dans un marc de café
Si forte dans son vêtement d’orange
Elle se prélasse dans une cire de marne
Le corps trempé dans un vin doux

Elle délaisse un sein nu
Aux seuls oiseaux persans
Qui peuplent son allée
Perdue dans le nord

Je vois une vallée
Un nuage des amants
Une haie des flammes

Une maison sans rires
Treize petits soupirs

un ennui
un enfer

un départ

vendredi 20 juillet 2007

Rue Mazarine

Feux de robes sur le bord d’un fleuve
Porte cochère polie de mille feux
Une femme au passé pesant

Elle se faufile les seins en avant
Parmi le sommeil des arbres tremblants
Beauté double d’une vie tourmentée

Voici que cessent les caresses
Longtemps éprise d’un ciel nocturne
Jour et nuit contre l’ennui

Inutile et éphémère
Entre les barreaux d’un colombier
Ses sages persans au visage immobile

…………………….
et elle redevient
libre
une fois de plus
………………………

jeudi 19 juillet 2007

Ailanthus altissima et Toona sinensis

(feuilles de Ailanthus altissima)

À Antony, en allant du centre ville à la bibliothèque municipale, à l'ancien emplacement de la caserne des pompiers, a été inauguré en 2006 un petit arboretum dans le parc Parc Raymond Sibille (ancien maire d'Antony) et qui contient pas moins d'une soixantaine espèces d'arbres, dont certains ont été officiellement répertoriés comme arbres remarquables des Hauts de Seine. C'est là, avec l'autre arboretum des Hauts de Seine (celui de la Vallée aux Loups) que je me suis intéressé aux noms latins des espèces, toute une histoire !

On trouve dans cet arboretum un bel arbre de Judée tout froissé, un catalpa, un paulownia (ces deux se ressemblent étrangement), un micocoulier (rare semble-t-il), un joli cèdre, un séquoia toujours vert, un fort beau magnolia, des Prunus à volonté (Prunus avium ou mérisier, Prunus dulcis ou amandier, des malus ou pommiers, etc.), un robinier, un savonnier, des tilleuls, un noisetier, un buxus, un cotonéaster, un cédrèle et un ailante.
À ce propos, savez-vous que ces deux se ressemblent comme deux gouttes d'eau et que seul un spécialiste peut distinguer la différence d'un seul coup d'œil.

Originaire des régions tempérées de Chine, l'ailante (c'est le premier arbre en entrant dans le parc) pousse généralement entre 150 et 2500 m d'altitude, d'où son nom latin Ailanthus altissima (arbre des hautes altitudes, arbre du ciel) et d'après la pancarte explicative, il fut découvert par le père d'Incarville qui envoya simultanément en 1751 un exemplaire à Bernard de Jussieu au Jardin du Roi de Paris et un deuxième exemplaire à la Société Royale d'Horticulture de Londres. Il pousse très vite et n'est pas difficile sur la qualité du sol, et tend aussi à se répandre rapidement par le biais de ses graines. Sa silhouette élancée, son port majestueux et ses grandes feuilles composées proches de celles du cédrèle justement !

(feuilles du Toona sinensis)

Celui tire son nom de "cèdre", son nom scientifique est Toona sinensis. Le bois et l'odeur s'apparentent. Écrasées, les feuilles de la cédrèle, composées d'un nombre pair de folioles, dégagent une odeur d'oignon (un peu comme la feuille d'ailante).

Voilà, j'ai encore appris quelque chose en parcourant un autre arboretum, celui d'Antony, dont vous trouverez toutes les images sur ce site http://arbres.antony.free.fr/