Nous aimons les puzzles Sindbad

lundi 28 avril 2008

Dernier jour en Istrie

(image Guide-Voyage.info, merci)

Jour de cire jour de grande caresse

Tige solitaire fardée de poussière ocre
Même les animaux immatériels luttent
Pour la cendre des bateaux

Parmi les branches aux fourmis dégagées
L’horizon incertain disperse des larmes brunes
Voici le dernier jour bavard qui se voile
Au milieu des plaintes des coqs au cou de cristal

Dorénavant
Tout nous mène aux longues soirées ternes
Absence des îlots aux échos dérangés

Tout ce que j’ai dit est ici
Face aux pistils meurtris de ronces
Face aux sanglots répétés des merles
Dans tout ce qui reste des rêves

de ce pays pour iris
comme emblème

………………..
à bien chercher
c’est un jour à
l’odeur de pierres
…………………

Sur la mer


Des chardons pleins les poches et la tête remplie de fumée
Voici l’onde
L’esprit coiffé des restes d’écume
Et des doigts trempés de pomme rouge
Pour des récits où goyavier et cédratier se mêlent
Elle s’enthousiasme des couleurs du soir
Les tympans crevés de roseaux tropicaux

Nos ombres s’enflamment au moindre geste
Au moindre regard
Oubliées des astres un instant
Un visage de petit matin et un nez irisé de miettes de soleil
Indifférente aux champs de pavots sur son cou
Elle mélange les lettres les plumes
Elle marche sur des mots volatils au gré des horloges en papier

Torrents de bonté inépuisable tantôt tourment
Tantôt bouquet de sauterelles grésillantes

à la clarté d’un ciel de cire
où elle laisse ses empreintes de flamme

…………..
nelly
à dix mille pieds
au dessus des mers
………………

(Nelly, restons en contact…)

samedi 26 avril 2008

Pazin


Vingt mille papillons dans un gouffre
Devant des idoles tranquilles
Parmi des mers invisibles

Voici sa bouche qui souffre
Et des larmes inutiles
Dans un voyage souterrain

Pour des grillons sourds
Et des oiseaux de passage

…………….
pazin, istrie
pour son gouffre
et son festival
jules verne
………………

ce clavier glagolitique est vraiment surprenant
pas moyen de placer des accents
voici quelques polices typographiques au hasard du clavier :

Prezime Pažin porijeklom je iz istočne Hercegovine,
točnije iz Glumine u kraju Dubrave,
gdje. se to prezime prvi put spominje 1731
……………………..

Rovinj

Beffroi pareil à du satin figé
Que personne ne brûle le soir tombé
Fenêtre saupoudrée de plumes au repos
Gémissante à la ruelle violette


Port fiévreux séparé de la terre
Des îles trempées de mousse brisée
Et cette sérénité absolue d’une rive ambrée
Autour de son bracelet interminable

Elle s’était levée à rebours
Étincelante de coquelicots mous
Au loin ses yeux noyés de mer
Où j’ai vu naître une forêt de cyprès

d’une femme
sans âge

……………..
soizic à rovinj
en istrie
un matin
………………

lundi 21 avril 2008

Banjole


Murailles de merles dans une pinède
Nudité turquoise de la mer et du sable
Une pluie d'îlots de la fenêtre ouverte
Et des lampes insaisissables d'un autre monde

Femme au coeur de calcaire qui dit l'heure
Des genêts au cou et le doigt dans un brasier
Même la nuit elle voit les haies les bêtes
Les fêtes les fruits mûrs et la sève

Au loin l'orage marin
Ici une pluie de pins
Entre la figue et le lis

Au soir une verveine bouillonnante
J'imagine des éclats d'aubépines
Sur des venelles pavées accablées de soleil

seule ombre au tableau
aujourd'hui il pleut
et pour tout couronner
pas facile de trouver
les lettres accentuées sur ce clavier
sxtokavien, kajkavien et cxakavien (les diverses langues croates)

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à banjole
istrie
45°N, 14°E
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vendredi 18 avril 2008

Pula


Une pinède comme une dentelle brisée
Un bain de galets et de miel
Des jours bercés de silence profond
Où donc sont passés le rouge des mers
Les arènes enrobées de dards de sauterelles
Le chant des feuilles noyées de vent
L'alphabet des plages couleur de sang

A midi des lézards nus parés de miroirs
A minuit des nuées de sirènes sur des bambous
L'essentiel est une chaleur ocre
Ardente vie loin de la vigne des terres

Dalle de mosaïques sous un ciels d'aigles
Et d'abeilles
Croupissante en cachette
Un jour de paille dans un port odorant

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aux alentours de pula
istrie
45° N, 14° E
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Istrie

Buje, Buzet, Besec, Brest, Nresttova, Barbariga, Barban
Hum
Krk
Rovinj, Rijaka, Susajevica
Fazana
Marcana
Grozajan, Opatija, Vrsar, Valalta
Zminj et les autres

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en Istrie pour dix jours
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jeudi 10 avril 2008

Vanessa


Des doigts pareils à des citrons
Posés sur un lit d’oiseaux de mer
Qu’elle fait rouler sur un chariot de fer
Embaumée comme une douce moisson
Innocente chair aux reflets de lézard
Femme nouvelle oubliée des loups
Statue de sang odorant jetée au puits
Semblable à une roche tendue
Bras nu offert aux rêves immobiles
Céramique et papier mêlés au matin
Aux quatre fils transparents
Moitié de fête moitié d’image
Fardée de cendre et d’un rire d’argile
Pour arrêter midi et le vent fin
Pour arrêter mille instants

…………………
le temps de
se connaître
davantage
…………………

mardi 8 avril 2008

Parfum de Carnac


Des pierres dressées sur leur nid
À perte de vue comme des épis
Des phares sur l'herbe
Des feux dès l'aube trempée

Il y a ce chemin d'ardoise ciselé derrière une clairière
Cette fièvre lointaine partagée à chaque moment
Le fruit d'un diamant aiguisé d'écailles de lézard

Nous avons caressé tant de marées lumineuses
Un instant de notre vie

Un chemin d'agate comme une promesse inconnue
Pour fuir l'écume endormie que tu possèdes
Toujours masquée d'une dentelle de chair
Vive et déshabillée dans ton sommeil
Une pure merveille condamnée


Voyez ses seins promis à un bain de pavot
Voyez sa robe ardente émaillée de plomb
À l'annonce d'un printemps de parfum
Partagé par touffes aux océans troublés

Qu'elle voit naître de son lit

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affamée d'amour
et
parfumée de pierres brûlantes
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lundi 7 avril 2008

La vallée de l’Yvette

(la vallée de l'Yvette sans doute en été, image offerte par Wikipédia)

C’est un sentier magnifique de calme et de recueillement que j’ai découvert par hasard ce samedi en soirée. J’avais été invité par Monique qui se produit comme soprano dans l’ensemble vocal Mélisande (une quarantaine de choristes amateurs) créé à Versailles. Habituellement cet ensemble se donne à Versailles ou dans les églises des Yvelines mais par un concours de circonstance inhabituel (sans doute par la présence du chœur Josquin-des-Prés de Villebon dirigé par Jean-Yves Malmasson), il avait été programmé à Palaiseau-Villebon, c’est-à-dire non loin de chez moi. J’avais donc décidé de me rendre à pied d’Antony jusqu’à Massy-Verrières en passant par la coulée verte (environ une demi-heure) puis le train de Massy-Verrières à Palaiseau-Villebon.
Les noms des rues de Palaiseau-Villebon, c’est tout un poème : chemin du Haut-de-Paradis, rue du Grand-Dôme, rue du Moulin-de-la-Planche, chemin de la Grande-Pièce, chemin du Bas-des-Beaumont, chemin de la Fontaine-de-Fer, avenue du Groënland et avenue de l’Oural…mais en arrivant à la salle Jacques-Brel, je me suis aperçu que je n’avais amené ni papiers ni portefeuille et que j’avais tout juste 8 euros en poche (avec lesquels j’avais déjà payé mon train)…je n’avais donc pas assez pour payer le concert qui portait sur les... « Chants du Destin » ! Mon destin était donc de rebrousser chemin. Et c’est là que, par hasard, en prenant la rue du Parc-à-Foulons que je découvre le chemin des Foulons et la Promenade de l’Yvette.

C’est un sentier calme et bucolique que j’ai parcouru rapidement puisque la nuit commençait à tomber. De nombreux canards somnolaient déjà sur une berge tandis que sur l’autre rive un chat guettait une poule d’eau qui profitait encore des dernières lueurs du soleil pour picorer quelques têtards. De nombreux bancs disposés le long du parcours permettent de profiter pleinement des paysages traversés. Longtemps j’ai écouté le bruit de l’eau au bassin de retenue installé au moulin de la Planche et j’ai cru comprendre que l'Yvette est une rivière pas très abondante, mais irrégulière et les bassins ont été aménagés de façon à limiter les conséquences des crues provoquées par des pluies exceptionnelles et surtout en ce moment, par la fonte des neige (quoiqu’il a bien neigé aujourd’hui en région parisienne, un 7 avril !).

La pluie avait gâché toute cette journée de samedi, et c’est seulement en début de soirée qu’elle s’est arrêtée, de même que le vent était tombé. Le fond de l’air était donc, certes un peu frais, mais très pur et rempli de senteurs du printemps. Mais comme la nuit est vite tombée, un peu comme sous les tropiques, j’ai dû rebrousser chemin en me promettant de m’y rendre à nouveau, mais cette fois à vélo et en plein jour !

Merci tout de même chère Monique de cette invitation et rendez-vous une prochaine fois pour « les Chants de l’Espoir » ce coup ci !