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samedi 11 octobre 2008

La poussière fécondante d’un coréopsis à feuilles radicales


feuilles palustres plus nues qu’odorantes
fond d’un chocolat ovoïde qui se gaufre
nous ne secouons que des touffes d’agathées
les yeux aveuglés de gais insectes

voici l’horizon qui s’éclaircit
tu ramènes des bougies sonores
et mille dômes aux images
précieuses

un besoin de hautes murailles
bouche déflorée et ivresse démesurée
sève au cou et serin
à la main

la chaleur intérieure dérègle une auréole
un premier cantique nocturne en équilibre
un parc limpide pour rêver sans pudeur
à un torse unique le sein délivré

l’eau abstraite qui gagne ton ventre
en une nuit toute la peau tourmentée
les plaintes les regards les frissons

tes pas dans le bruit des poussières
décor et des chairs
alourdis d’un seul désir

celui

de te contempler à l’infini
au matin pour les algues que tu portes
au soir pour les couronnes que tu ôtes

toute l’odeur du monde dès l’aurore
et le souvenir de ta poitrine tranquille
la présence de verveine sur un front sage
cou gelé pour des libellules errantes

un fragile bouquet de coréopsis
dans une couveuse
et je ne m’échapperai jamais
de ton visage digne

de ton corps désirable
que tu caches indéfiniment

………………………..
désespérément
………………………

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